par Kathryn Toure

Tous participent à la saison des mangues. Les chauves-souris chahutent dans les feuilles. Des mangues tombent – des bruits, encore des bruits dans la nuit.

Le lendemain un équilibre précaire entre les branches se faufile au sommet de l’arbre et permet de descendre les fruits verts, dans un sac de riz, avec une corde attachée. Des bassines sur le sol se remplissent, l’une après l’autre. Les feuilles tombent tout autour, faisant un joli tableau.

Dans le quartier et au-delà, la récolte est partagée. On savoure les commentaires et suggestions. Comment elles sont juteuses ! Pourquoi ne pas les essayer dans une salade de mangues vertes, dans un ragoût de bœuf ou encore, sautées avec des noix de cajou ?

Les fruits du bas restent suspendus à leurs petites tiges jaunâtres. Une longue perche en métal avec un crochet au bout encercle et doucement cajole de son cordon ombilical une mangue. Tout d’un coup volant vers des mains en attente.

Aujourd’hui des oiseaux ont discerné une mangue rouge et bien mûre qui nous avait échappée. Sa chair d’un orange vif orne l’arbre. Voyez comment un oiseau se pose sur le fruit, regarde par-dessus son aile puis l’autre, et incline alors son derrière en l’air pour goûter la luxuriance de la vie. Le joyeux festin se poursuit toute la journée, avec de nombreux invités qui viennent et s’envolent. La graine pulpeuse, dévorée tout autour, qui pend à l’intérieur de la peau du fruit, en est témoin.

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